Vallée de la Cèze

Scrutez les rives et les rochers qui émergent du courant. Peut-être y observerez-vous le cincle plongeur, oiseau à la gorge vanille, à la tête brune, au corps rondelet. On l'appelle aussi le merle d'eau. Il trouve sa pitance en plongeant puis en marchant au fond de l'eau à contre-courant pour y prélever les petites larves ou les minuscules crustacés de son déjeuner. Très sensible à la qualité de l'eau, il est l'âme du cours d'eau.

Une rue caladée, encaladée ou en calade, ou plus simplement une calade, désigne en Provence et en Languedoc une voie de communication, une chaussée pavée de galets fluviatiles ou empierrée de pierres calcaires. Dans ce dernier cas, les pierres sont posées verticalement, sur chant (sur la tranche).
Le verbe calader signifie « paver », « empierrer » (en occitan caladar). L'artisan spécialisé dans le caladage des chaussées était le caladier (en occitan caladaire). On dit aujourd'hui caladeur.

Ce hameau accueillit en son temps colporteurs, bergers et marcheurs dans sa belle auberge en bordure de chemin. C'est aussi là que se tenaient au XVIIIe siècle les audiences publiques des procureurs de Villefort. Un jour, trente habitants venus à l'une de ces réunions "invitèrent" les procureurs à "plier bagages et à ne faire aucune saisie"... "Il s'en suivit un grand tumulte" ! (B. Mathieu)

Le mur de Salveplane mérite une petite séquence d'observation naturaliste. On est tenté de croire que le frétillant lézard des murailles est le seul habitant des murs de pierre. Mais il a pourtant de nombreux colocataires ! D'abord des cousins comme le lézard vert ou le lézard ocellé. Mulots et autres trotte-menus, squatters habitués des cavités, y stockent des marchandises ou y mettent bas pour assurer leur lignée menacée par tous les prédateurs du quartier. L'hiver, tout ce petit monde là, se retire dans les trous des murs..... (B. Mathieu)

Nous sommes ici au cœur de la Cézarenque, petit pays accueillant bordé sur trois côtés de massifs montagneux. Arrosé par trois rivière (la Cèze, le Luech et l'Homol), ce pays est sillonné de grands chemins rejoignant au nord la Régordane. "La val cezrencha", ainsi nommée en 1270, couvre un bassin escarpé de 80 km2 environ. Composée de vallées closes par des chaînons montagneux, elle s'ouvre seulement au sud-est, à Peyremale, là où les trois cours d'eau se rejoignent pour se fondre dans la Cèze et filer vers la Méditerranée. La variété des gisements de roches induit des paysages contrastés, promesse de visions panoramiques toujours changeantes. (B. Mathieu)